Saison des amours chez les mygales

Pourquoi mon regard est-il capté par ces petites bêtes qui courent délicatement sur le sol ?

Pourquoi mon attention se porte sur ces individus, plutôt minuscules, jusqu’à m’en émerveiller ?

Ai-je toujours été comme ça ou bien ai-je appris à maîtriser une sensation repoussante pour apprécier leur présence ?

Je chemine dans mes réflexions. Si je ne peux répondre à toutes ces questions, je sais que je ne me force pas du tout à aimer ces petits êtres, que certains pourtant répugnent à regarder. Je sais également que nous sommes inégaux face aux sentiments que leur présence engendre.

Si c’est de l’émerveillement voire même de l’apaisement que je ressens face à ce film, pris jeudi matin avant une sortie scolaire, quelles sensations avez-vous de votre côté ?

En tout cas, j’aime partager avec vous mes petites rencontres. Voici celles que j’ai faites en 2022, avec des mygales de la forêt de Rambouillet.

C’est donc en attendant des maternelles sur le parking des Maréchaux (à Senlisse) le 10 novembre 2022 à 9h, que mes yeux aperçurent à 10 cm des chaussures de ma collègue, un individu sombre qui déambulait. Minuscule, la mygale du genre Atypus, passe plutôt inaperçue et pourtant je la rencontre chaque année en me baladant.

En ce moment, c’est leur saison de reproduction. Les mâles sont en vadrouille aux mois d’octobre et novembre, à la recherche des femelles. Celles-ci attendent tranquillement à l’abri et au chaud (ouille, ouille, ouille, pas d’anthropomorphisme, nous avions dit !), dans leur chaussette qui leur sert de piège à insectes. Ces chaussettes, faites de soie, sont souvent sur un versant Sud, donc bien exposées aux rayons du soleil. Mais a-t-on toujours chaud dans une chaussette ?

Bref, ces chaussettes passent encore plus inaperçues que nos mygales car elles se fondent dans la nature et ne bougent pas d’un millimètre. Un petit coup de doigt pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’une racine qui sort de la mousse et nous voilà assurés que ce tube en soie d’araignée abrite un arthropode à 8 pattes.

Voire quelques dizaines, car une fois l’accouplement automnal réalisé, la femelle partagera, un peu plus tard, sa cachette avec ses petits et ce pour quelques semaines.

Ce sera donc au printemps que les jeunes partiront s’émanciper et feront à leur tour des chaussettes, à la mesure de leur taille, c’est à dire vraiment toutes petites.

Voici une mygale qui se trouvait sur un sentier étroit de Cernay-la-ville. J’empruntais ce chemin avec un groupe en avril 2019. J’ai préféré prendre délicatement cet individu pour la montrer à l’ensemble du groupe et pour ne pas que nous l’écrasions. Vous pourrez ainsi mieux évaluer sa taille. https://sortiesnature78.com/2019/04/09/les-sorties-pnr-du-week-end/

Ces mygales sont inoffensives. Si leurs chélicères peuvent impressionner, leur comportement délicat ne nous incite pas à la méfiance. Mais encore faut-il savoir observer sans préjugés, sans méjuger !

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